En 2011, je fus mise en arrêt maladie pendant presque deux ans. Lorsqu'on a eu un métier passionnant comme le mien, j'étais enseignante en Maternelle, ce fut très difficile d'apprendre que je ne pourrai plus jamais retrouver d'élèves dans une classe, ma classe, ma seconde maison. Le jour où prenant le métro à Paris, pour aller voir un de mes médecins, j'ai réalisé que je ne pourrais plus jamais le prendre, j'étais en larmes dans les escaliers du métro de rage et de douleurs.
Alors, dans l'attente d'un diagnostic et d'une décision qui ne m'incombait plus, j'ai observé ce qui se passait autour de moi. J'ai rencontré beaucoup de personnes qui se plaignaient de leur sort, qui ne parlaient que de maladie et qui se confortaient dans cet état. Je ne voulais pas leur ressembler et encore moins faire subir la même chose à ma famille. J'avais encore mes deux garçons à la maison à l'époque. Je ne voulais pas être simplement une maman, une épouse malade. Je ne voulais pas être réduite à cet état. Donc, j'ai commencé à créer.
Au début, sans m'en rendre compte, je faisais des bricoles, pas bien compliquées et puis, j'ai réalisé que cela me faisait du bien. Donc j'ai continué et j'en ai fait plus. Je faisais des recherches sur le net. J'ai toujours aimer les nouvelles technologies et ce qu'on pouvait en tirer de meilleur.
Une rentrée pour un enseignant, c'est un moment excitant. Tout est à mettre en place, construire, imaginer. Je savais que ce cap serait très difficile pour moi car pour la première fois de ma carrière, je ne la ferai pas. Je sentais la frustration et le mal-être montait de plus en plus. Le jour de la pré-rentrée 2012, par conséquent, j'ai décidé de créer mon premier blog Coccinelle Demoiselle. J'avais besoin d'être occupée intellectuellement et manuellement pour ne pas sombrer. Tous les jours, je publiais un article avec ce que j'avais vu ou fait de beau dans la journée. Le soir, j'avais de quoi raconter enfin au dîner autre chose de mes journées que mes soins médicaux.
Mes trois hommes à la maison, n'étaient pas tendres avec ce que je faisais quand je leur montrai. A quoi ça sert? C'est quoi ce truc? mouais, bof, ...Pas très encourageants tout ça, mais dans le même temps, avec le recul, ils m'ont permis d'aller plus loin, de créer toujours plus et plus beaux. En un mot de me surpasser en permanence. Les matériaux, les finitions devenaient plus abouties. Je me suis mise au post-crossing, un échange de cartes postales avec des personnes du monde entier. Je me suis faite de nouveaux amis en France et ailleurs. J'en ai rencontré pas mal d'ailleurs. J'étais reconnectée au monde. Je renaissais.
En juillet 2013, je déménageais pour Toulouse. Je n'y connaissais personne mais cela fut un regain d'énergie. Tout était à découvrir, à reconstruire. J'y ai retrouvé de l'autonomie. Je pouvais à nouveau prendre le métro. Toutes les stations sont équipées d'ascenseurs et d'escalators, à la montée comme à la descente. A peine arrivée, j'étais invitée partout pour des événements créatifs, des inaugurations. Je ne comprenais pas toujours pourquoi ni comment. J'ai fait la connaissance de copinautes qui me suivaient sur le blog. Quelle force, cela m'a donné. Ma vie recommençait et j'en profitais.
J'ai pratiqué toute sorte de loisirs créatifs par curiosité et ne sachant pas celui que je préférais le plus. Et comme je suis d'une nature très curieuse... J'ai participé à de nombreux ateliers pour me rendre compte que plus j'en faisais et moins, j'y trouvais mon compte. Il me manquait la partie partage de l'enseignante en moi et j'ai décidé naturellement de retrouver ce plaisir en animant moi-même des ateliers à Toulouse et à Paris, sur des salons (Créations & Savoir-Faire, l'Aiguille en Fête, Tendances Créatives), dans des merceries ou sur des événements éphémères. Quelle joie de transmettre à nouveau! En octobre dernier, j'ai fait partie de l'équipe de scénographie du Salon Tendances Créatives de Toulouse. Quel bonheur et challenge ce fut! Un des plus beaux moments de 2019 avec le mariage de mon fils et la naissance de mon petit- fils. Et oui, je suis grand-mère et j'adore ça.
Il suffisait juste d'une étincelle pour que la flamme créative qui sommeillait en moi se ravive. Il me fallait juste un temps de réflexion pour réaliser que la créativité que j'avais développée chez mes élèves tout au long de ces années, me faisait du bien également. J'avais trouver ma thérapie. Mon art-thérapie!
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